A la demande de nombreux lecteurs assidus de ce blog (oui, à partir de trois on peut dire nombreux) , voici donc le tutoriel tant attendu (applaudissements… pas trop quand même, merci !)

Pré-requis

Pour suivre ce tutoriel il est préférable d’avoir déjà développé au moins un film avec un révélateur plus traditionnel car je ne vais pas détailler ici les opérations de chargement du film dans la cuve. Il existe déjà de nombreux tutoriels à ce sujet; une petite recherche avec votre moteur de recherche préféré devrait vous permettre d’en trouver plus que nécessaire.

Matériel

Rassemblez d’abord le matériel suivant :

Matériel

  1. Un verre doseur d’une contenance de 1/2 litre au minimun.
  2. Un récipient en verre ou en plastique d’un litre environ (il faut que vous puissiez mélanger les ingrédients vivement sans éclabousser toute la cuisine. Je ne sais plus d’où provient le mien mais je crois qu’il s’agit d’un emballage pharmaceutique récupéré.
  3. Un verre (dit verre à moutarde).
  4. Une cuillère à café.
  5. Un agitateur en verre, bois ou plastique.
  6. Une balance de précision.
  7. Un récipient pour la pesée (par exemple un petit becher en verre).
  8. Une cuve de développement.
  9. Et bien sûr un film à développer 😉

Fournitures

  • A – Des cristaux de soude (ou carbonate de soude).
  • B – Du café instantané.
  • C – De la vitamine C effervescente 1000 Mgr.
  • D – Du fixateur.

Note: On m’interroge souvent à propos des cristaux de soude qui seraient semble-t-il difficiles à trouver. Je trouve les miens dans une grande surface de la chaîne Intermarché (je ne fais pas de publicité), au rayon des produits d’entretien (tout en bas, là où on ne cherche jamais). Et tant que j’y suis, j’y achète aussi un bocal de café instantané premier prix et ce depuis mes débuts avec le cafenol.

Dosage

Depuis le début, j’ai fidèlement suivi la recette que j’ai donnée dans mon premier billet tout en me disant que la cuillère à café n’est quand même pas un unité de mesure d’une grande rigueur scientifique, même si me résultat restent réguliers.

Au moment de rédiger ce tutoriel, j’ai tenté de trouver des mesure plus précises.

Après avoir plusieurs fois « mesuré » mes quantités de cristaux de soude et de café soluble avec une cuillère à café puis pesé ces quantités, j’arrive à une moyenne de… 30 grammes de chaque. En effet, 4,5 cuillères à café de cristaux de soude pèsent 30 grammes et 9 cuillères à café de café soluble (le mien en tous les cas) pèsent 30 grammes aussi.

Note: si vous n’avez pas de balance, vous pouvez doser de manière plus précise qu’avec la cuillère à café. Il suffit d’utiliser une boîte de film vide: une boîte et demi de cristaux de soude pour trois boîtes de café soluble. Seule la demi-boîte est ne mesure peu précise mais c’est la seule.

Pas-à-pas

Tout est prêt ?

C’est parti:

Pesée des cristaux de soude

1 – Peser 30 grammes de cristaux de soude (ou 4,5 cuillères à café – ou 1 boîte de pellicule et demie).

2 – Mesurer 1/2 litre d’eau avec le verre doseur.

3 – Vider une partie du verre doseur dans le verre à moutarde, nous utiliserons ce verre pour y dissoudre le cachet de vitamine C.

4 – Dissoudre les cristaux avec le reste du verre doseur dans le récipient prévu pour le mélange. Le mélange prend un aspect laiteux qui doit disparaître après dissolution des cristaux.
Attention : les cristaux doivent être parfaitement dissous sous peine de voir apparaître des points blancs sur les négatifs. Pour faciliter la dissolution, j’utilise de l’eau tiède.

5 – Pendant ce temps nous pouvons tranquillement charger notre film dans la cuve.

6 – Une fois les cristaux bien dissous, peser 30 grammes de café soluble  (ou 9 cuillères à café – ou 3 boîtes de pellicule). Note: ne tenez pas compte de l’affichage de la balance sur la photo ci-dessus.

7 – Ajouter le café solubles dans le récipient et bien mélanger avec l’agitateur.

8 – Pré-mouiller le film en remplissant la cuve d’eau à température ambiante.

9 – Dissoudre le cachet de vitamine C effervescent dans le verre d’eau que nous avons réservé précédemment.

10 – Ajouter la vitamine C dans le récipient de mélange après dissolution complète et bien mélanger.

11 – Vider l’eau de la cuve.

12 – Remplir la cuve avec le mélange, la fermer, la retourner une quinzaine de fois et la tapoter légèrement sur le plan de travail pour éliminer les bulles éventuelles.

13 – Lancer le chronomètre pour une demie-heure.

14 – La demie-heure écoulée, vider la cuve dans le récipient de mélange

15 – Remplir à nouveau la cuve avec la solution récupérée à l’étape précédente (oui, oui, c’est bien le mélange du départ que l’on continue à utiliser) et c’est reparti pour une demie-heure.

16 – Une fois la deuxième demie-heure écoulé, vider la cuve.

17 – Je n’utilise pas de bain d’arrêt, il est inutile de vouloir stopper l’action du révélateur alors qu’in vient d’agir pendant une heure. Mais pour préseerver mon fixateur, je procède à un lavage complet suivant la méthode préconisée par Ilford.
A savoir :

  • Remplir la cuve d’eau, retourner 5 fois.
  • Vider
  • Remplir la cuve d’eau, retourner 10 fois.
  • Vider
  • Remplir la cuve d’eau, retourner 20 fois.
  • Vider
  • Remplir la cuve d’eau, retourner 30 fois.
  • Vider

18 – Passage au fixateur comme pour n’importe quel développement traditionnel.

19 – Lavage du film suivant la même méthode que tout à l’heure + un dernier rinçage avec de l’eau additionnée d’une goutte de liquide vaisselle très doux.

20 – Séchage à l’abri de la poussière.

21 – Félicitations, vous avez développé votre premier film au « cafenol-stand development » et je parie que ce ne sera pas le dernier 😉

Remarques

Mais pourquoi vider la cuve après une demie-heure pour finalement la remplir avec la solution de départ ???

Je n’ai pas d’explication scientifique à donner, j’ai juste remarqué que cela améliorait l’  acutance et le contraste. Je suppose que la courbe d’épuisement du cafénol décroit plus vite que celle d’un révélateur traditionnel. Ainsi, le fait de vider et remplir la cuve relancerait le développement des hautes lumières en apportant du révélateur plus actif au contact de la pellicule, permettant ainsi d’obtenir un développement complet de celles-ci.

Un p'tit coup de zef...

Efke 25 / Holga 120WPC

Le développement de plusieurs pellicules différentes tant en sensibilté qu’en type ou marque m’a permis de fixer un peu ma méthode. Comme je l’écrivais dans mon dernier billet, j’ai opté pour le stand-développement, avec quelques aménagements : je retourne la cuve une quinzaine de fois juste après l’avoir remplie. Je laisse au repos une demi-heure au bout de laquelle je vidange la cuve pour la remplir à nouveau avec la solution pour une nouvelle demi-heure de repos. Ne me demandez pas comment cela fonctionne, je peux juste vous affirmer que cela améliore l’accutance (au moins c’est mon avis, mais j’ai tendance à le partager assez facilement).

Promis, dès que j’ai le temps je vous fait un vrai tutoriel avec des photos et tout le bazar.

J'aime les galets #1

HP5+ / Pentacon Six + Biometar 80mm

Cumulus, cumulus... de beau temps !

Fuji Neopan Acros 100 / Yashica Mat 124 + filtre orange

Seven in the sky

Fuji Neopan Acros 100 / Zeiss Ikon Super Ikonta

Le développement au café, ça marche, OK… mais retourner régulièrement la cuve pendant 20 minutes ne m’enchante guère. Rassemblant mes neurones encore valides, j’ai bien réfléchi (si, si, je vous assure que cela m’arrive) et je me suis dit que si le cafénol est un révélateur comme un autre, on doit pouvoir l’utiliser en stand-développement. Comme j’avais quelques films à développer et ni le temps ni la patience de rester 20 minutes près de la cuve pour la retourner, j’ai tenté l’expérience et… ça marche !

Temps de développement : 1 heure au repos complet après avoir rempli la cuve et tapoté celle-ci pour éliminer les bulles.

Grande marée #2